Et si un simple capteur au bout du doigt pouvait anticiper les troubles de la mémoire ? C’est ce que suggère une équipe de chercheurs qui a mis au point une méthode inédite pour analyser la complexité du rythme cardiaque.
Contrairement aux mesures classiques, cette approche offrirait un aperçu plus fin de la santé cardiaque et permettrait d’identifier les personnes âgées les plus à risque de déclin cognitif.
L’étude, publiée la semaine passée dans le Journal of the American Heart Association, a porté sur plus de 500 participants âgés en moyenne de 82 ans, dont les battements cardiaques ont été enregistrés pendant la nuit grâce à un oxymètre de pouls portable. En parallèle, leur mémoire et leurs fonctions cognitives ont été évaluées à plusieurs reprises sur une période allant jusqu’à 4,5 ans.
Les résultats sont sans appel : les individus dont les battements de cœur présentaient une plus grande complexité au départ ont connu un ralentissement du déclin cognitif. À l’inverse, ceux dont la variabilité du rythme cardiaque était réduite ont montré une détérioration plus rapide de leurs fonctions mentales.
Cette nouvelle mesure, plus sensible que les indicateurs habituels de variabilité cardiaque, pourrait devenir un outil non invasif précieux pour dépister précocement les troubles cognitifs. Les chercheurs envisagent déjà d’explorer son potentiel pour prédire le développement de démences, avec à la clé une meilleure anticipation et des interventions ciblées plus tôt dans la maladie.