Le CHR Liège pionnier en plaçant des pompes à insuline en ambulatoire ...et en groupe.

Depuis 2010 (bien avant les projets d’hospitalisation au domicile de la ministre de la Santé Maggie De Block), le CHR propose aux patients de démarrer leur thérapie par pompe à insuline en ambulatoire. Ce changement de pratique s’est mis en place d’une part parce que les patients étaient demandeurs de ne pas être hospitalisé entre 3 à 5 jours, et d’autre part grâce à une expertise grandissante de l’équipe de diabétologie dans ce domaine.

En mars 2017, le CHR Liège a de nouveau innové en devenant le 1er hôpital belge à placer, via son projet EQUIP, les pompes à insuline en ambulatoire ET en groupe de 5 patients.

« Le fait de réaliser le programme en groupe amène beaucoup d’avantages. Une dynamique de groupe s’installe rapidement entre les patients qui échangent leurs expériences, ce qui potentialise l’aspect motivationnel. C’est aussi un gain de temps pour l’équipe éducative : on donne le message une fois plutôt que 5! Le message, qui s’accompagne d’un support écrit, est également mieux perçu et plus reproductible », commente le Dr Vincianne Thielen, diabétologue spécialisée dans le traitement des patients diabétique de type 1 avec une compétence particulière pour les pompes à insuline.

L’équipe de diabétologie du CHR est d’ailleurs une référence pour les autres hôpitaux et, en juillet dernier, une formation a été dispensée aux endocrinologues et équipes paramédicales de l’hôpital d’Ettelbruck (Luxembourg) qui voulait implémenter le modèle.

L’éducation au patient joue un rôle capital dans le placement d’une pompe à insuline. La méthode éducationnelle en application au CHR Liège a fait l'objet d'un audit interne et d'une révision des méthodes d'apprentissage délivrées par l'équipe paramédicale et médicale. Une étude scientifique est en outre en cours et se terminera en 2019.

C’est toute une équipe pluridisciplinaire spécialisée qui est derrière cette prise en charge : des médecins, mais également des infirmières en diabétologie et des diététiciennes expérimentées.

« Avant de démarrer le traitement par pompe, il y a une série de choses que le patient doit savoir faire : estimer la quantité de glucides dans l’alimentation, adapter son traitement à la vie courante (sport, repas au restaurant, stress, maladie…), et bien sûr gérer tout le côté technique de la pompe à insuline. On lui apprend à mieux connaître son diabète et à mieux le gérer », remarque le Dr Thielen.

Toute cette éducation, se fait en séances de groupe, pour aboutir in fine à la première mise en place de la pompe, sans nécessité de passer une nuit à l’hôpital. Un suivi rapproché des patients est prévu la première semaine (contacts téléphoniques et visites de suivi) puis régulièrement par la suite pour s’assurer de la bonne gestion de la pompe et adapter le traitement au fur et à mesure. 

« Jusqu’à présent, le retour des patients est très positif : l’apprentissage en groupe est vécu comme un plus dans la prise en charge, et le fait de ne pas être obligé de dormir à l’hôpital est très apprécié par des patients qui restent très actifs et souvent ne se définissent pas comme malades», souligne Vincianne Thielen.

Le service d'endocrino-diabétologie du CHR Liège a récemment reçu un prix "Medtronic" pour le travail accompli en 2017 avec les patients sous pompes à insuline (Projet EQUIP).

La prochaine étape dans le développement du projet est la reconnaissance comme centre de référence "pompe".

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