Mycobactéries atypiques (NTM): une épidémiologie à géométrie variable*

La transmission des NTM se fait par inhalation d’aérosols d’eau ou de poussière contaminée et leur microaspiration depuis l’oropharynx vers les poumons, ou en cas de reflux gastro-œsophagien par aspiration des NTM qui survivent dans l’estomac (1). Les NTM peuvent aussi pénétrer les voies lymphatiques via une pénétration directe de la muqueuse oropharyngée (1). Enfin, des infections cutanées ou des tissus mous sont possibles par inoculation directe au départ d’eau ou de sols contaminés (1). La contamination d’homme à homme est cependant très rare, même si elle a été décrite chez des patients souffrant de mucoviscidose (2).

La prévalence de divers germes appartenant aux NTM est très variable selon les régions (Tableau 1) (3). Elle est cependant marquée par une prédominance de Mycobacterium avium complex (MAC), M. gordonae et M. xenopi (3), des espèces qui prédominent aussi en Belgique en plus de M. intracellulare complex (4).

Tableau 1: Distribution des NTM en Europe en 2008 (adapté de 3).

Cette épidémiologie est appelée à évoluer car les techniques de détection évoluent, de même que l’exposition au risque environnemental, de plus en plus marquée. Par ailleurs, le vieillissement de la population et l’accumulation des comorbidités que cela crée, l’augmentation de prescription des immunosuppresseurs et la perte de l’immunité aux mycobactéries sont également susceptibles de modifier les prévalences observées à ce jour. A contrario, on sait aussi que les NTM-PD ne sont pas des affections demandant notification, qu’elles peuvent parfois être confondues avec une affection maligne ou une tuberculose et que l’isolement d’un germe ne signifie pas nécessairement qu’il soit en cause dans la pathologie. À suivre donc…

Ces difficultés ont conduit les experts à analyser la relevance clinique des isolats (5), y compris dans notre pays où elle a été effectuée selon l’image radiologique (Figure 1) (6).

Figure 1: Ratio selon l’image radiologique de la relevance clinique des diverses espèces de NTM en Flandre, les espèces les plus pathogènes étant figurées en rouge sur la partie inférieure du graphique (adapté de 6).

Vande Weygaerde Y. et al. Clinical relevance of pulmonary non-tuberculous mycobacterial isolates in three reference centres in Belgium: a multicentre retrospective analysis. BMC Infect Dis (2019) doi:10.1186/s12879-019-4683-y.

*      Van Braeckel E. Non-tuberculous mycobacterial infections: state of the art. Meet the sponsor (Insmed) session at the Belgian Pneumology Days 2021

https://insmed.com/

    1. Griffith D, et al. Am J Respir Crit Care Med. 2007 Feb 15;175(4):367-416.
    2. McShane P, et al. Chest. 2015 Dec;148(6):1517-1527.
    3. Hoefsloot W, et al. Eur Respir J. 2013 Dec;42(6):1604-13.
    4. Soetaert K, et al. Euro Surveill. 2019 Mar;24(11):1800205.
    5. Zweijpfenning S, et al. Respir Med. 2017 Oct;131:220-224.
    6. Vande Weygaerde Y, et al. BMC Infect Dis. 2019 Dec 17;19(1):1061.

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