La forme aiguë de Covid-19 augmente le risque d'apparition d'une anomalie cardiaque

Un tiers des patients Covid-19 qui ont été hospitalisés présentent des anomalies cardiovasculaires un an après la phase aiguë de la maladie, ressort-il jeudi d'une étude menée par une cardiologue de l'UZ Brussel. Un dépistage approfondi est recommandé dès l'apparition de la phase aiguë du Covid long, afin de mieux évaluer le risque d'apparition de maladie cardiovasculaire et d'améliorer la qualité de vie des patients grâce à un traitement adapté.

Pour sa thèse sur l'impact cardiovasculaire du Covid-19 sur les personnes hospitalisées, la cardiologue Maria Luiza Luchian a suivi 310 patients dès le début de la phase aiguë de leur maladie, puis six mois et 12 mois après leur sortie de l'hôpital universitaire bruxellois afin d'étudier les effets de la contamination par le Covid-19 sur le cœur. Il est apparu qu'un tiers des patients hospitalisés avec le Covid-19 développent une lésion de l'organe après un an, même chez des personnes sans antécédents cardiaques.

La Dr Luchian a analysé la présence de la protéine troponine cardiaque et du calcium dans les artères coronaires des patients Covid pour déterminer dans quelle mesure ces éléments peuvent servir à prédire les maladies cardiaques et la mortalité.

L'analyse de l'évolution de la protéine troponine est cruciale: une présence trop importante de cette protéine indique des complications aiguës comme une myocardite ou un infarctus du myocarde à la suite d'une infection par le coronavirus. Le suivi est important car ces complications peuvent survenir longtemps après l'infection.

La quantité de calcium dans les coronaires reflète également le risque de maladies cardiovasculaires. Cette quantité est mesurée à l'aide de scanners thoraciques, utilisés pour les analyses pulmonaires des patients atteints du Covid-19. Un examen clinique, une mesure de la fonction pulmonaire, un scanner thoracique et une échographie cardiaque étendue formaient le suivi auquel se sont soumis 143 cas de l'étude de la Dr Luchian.

"Chez près d'un tiers des patients (30%), des anomalies pulmonaires ont été observées lors des scanners après six mois, mais elles n'étaient pas liées au Covid de longue durée. Cependant, nous avons observé des changements subtils dans le muscle cardiaque qui pourraient être liés à la persistance de plaintes, même chez des patients sans antécédents de maladie pulmonaire ou cardiaque", expose la Dr Maria Luiza Luchian. En effet, "la fonction de pompe du cœur était légèrement altérée chez ces patients". "À long terme, cela pourrait indiquer une apparition précoce de maladies cardiaques", a-t-elle conclu.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.